(extrait de l'EXPRESS n° 2531 du 06 au 12 janvier 2000)
 
 




L'effet de serre va s'amplifier. (le problème est planétaire)

- Le
GIEC (Groupe d'experts Intergouvernementaux sur l'Evolution du Climat) a été créé conjointement par l'organisation météorologique mondiale et par le programme des nations unies pour l'environnement en 1988. Ce groupe d'experts est constitué de plus de 4000 scientifiques et économistes du monde entier.
Il a pour fonction d'évaluer : les données scientifiques disponibles sur l'évolution du climat, les incidences écologiques et socio-économiques de cette évolution et de formuler des stratégies de parade, dites d'atténuation et d'adaptation. Grâce à ses trois rapports de 1990, 1995 et 2000, le GIEC est considéré comme la référence internationale de base pour les décideurs, les scientifiques et les autres experts.

L'AFPC travaille sur les bases de données du GIEC et de la MIES (Mission Interministérielle sur l'Effet de Serre), afin d'élaborer les complexes puits de carbone.

- Au vu des experts, l'évolution du climat apparaît irréversible. Pour stabiliser la concentration de CO2 à son niveau actuel, il faudrait en effet réduire immédiatement de 50 à 70% les émissions de ce gaz, ce qui est manifestement impossible. Afin de modérer les effets attendus, il convient par contre d'agir vite, car on se trouve face à un problème cumulatif : ''La stabilisation des concentrations en CO2 à un moment donné dépendra davantage des émissions cumulées de CO2 d'origine humaine jusqu'à cette date, que de l'évolution des émissions jusqu'à cette période. Ceci implique que pour obtenir la stabilisation des concentrations à un certain niveau, il faudra réduire davantage les émissions ultérieurement si elles restent plus élevées dans un premier temps''(rapport du GIEC, 1995). Plus on attend pour agir, et plus brutales seront les mesures qui devront être prises. Et les temps d'évolution du système climatique sont tels que lorsque les scientifiques disposeront de suffisamment d'éléments pour nous éclairer sur l'ampleur des risques, il sera trop tard pour engager une action de prévention.

C'est donc sur la base du principe de précaution que la communauté internationale s'est mobilisée pour lutter contre le changement de climat.

Extrait du document :
Les responsabilités de la France vis-à-vis du changement climatique (Site du premier ministre).




POSITION DE LA FRANCE DANS LA LUTTE CONTRE L'EFFET DE SERRE :

- Notre pays affirme sa volonté de montrer l'exemple et se place en position de leader.
- Le gouvernement a arrêté en janvier 2000 son programme de lutte contre l'effet de serre. Il s'organise autour d'une centaine de mesures, notamment dans le bâtiment, les transports, l'énergie, le reboisement, la fiscalité.
- Selon le secrétariat d'état à l'industrie, la France maîtrise assez bien ses émissions de CO2. Celles-ci ont baissé de 0,7% en 1999 par rapport à 1998.
- Le 5 avril 2000, la Ministre de l'environnement Dominique Voynet présentait le projet de loi autorisant le gouvernement à ratifier le protocole de Kyoto, ce qui devrait permettre à la France de devenir le premier pays développé à le faire.
- En présidant l'Union Européenne, Paris a montré sa détermination sur le front de la négociation climatique lors du dernier sommet de La Haye (Novembre 2000).

EN BREF QUELQUES PROBLEMES QUI POURRAIENT AFFECTER NOTRE PLANETE D'ICI LES 100 PROCHAINES ANNEES.

- D'ici 2100, la température de la planète pourrait augmenter de 1 à 3,5°C selon les scénarios de consommation d'énergie.
- Le niveau des mers pourrait augmenter de 15 à 95 cm.
- Les espaces deltaïques de la Camargue ainsi que le rivage à lagune du Languedoc pourraient être inondés en permanence.
- Venise et le Bangladesh seraient noyés sous les eaux si le niveau des mers augmentait d'un mètre.
- Des atolls disparaîtraient sous les eaux.
- Dans les Alpes, la durée d'enneigement à basse altitude (1500 m), pourrait diminuer de 20 à 30%.
- La fonte des glaces de l'arctique est prévue avant la fin du siècle, ayant aussi des conséquences dramatiques sur la faune. (l'épaisseur de la calotte glacière diminue de près de 15 % tous les 10 ans).
- D'ici 2020, 90% de la croissance de consommation d'énergie pourrait être due aux Pays en développement : Chine, Inde, Brésil...
- La consommation mondiale de charbon devrait augmenter d'ici 2020 de 100 % principalement dans les pays en développement.

LES RISQUES SUIVANTS PEUVENT DONC SE MANIFESTER…
- Inondations
- Tempêtes
- Ouragans
- Sécheresses
- Famines
- Montée des mers
- Salinisation des terres
- Progression des déserts
- Pénuries d'eau
- Dégradation des forêts
- Augmentation des maladies
- Déplacements de certaines populations

QUELQUES PHENOMENES DEJA CONSTATES.

- En 150 ans, les glaciers des alpes ont déjà perdu 50 % de leur volume
- Depuis 1950, le niveau des mers s'est déjà élevé de 10 à 15 cm.
- Les compagnies d'assurances ont aussi constaté davantage de catastrophes dues au climat.
- EL NINO, un réchauffement de l'océan Pacifique qui survient tous les trois à sept ans vers la période de Noël, d'où son nom "l'enfant" (Jésus). Il peut durer jusqu'à 18 mois et affecter les climats de toutes les régions du monde.

DE QUELLE MANIERE LES PAYS PEUVENT-ILS LIMITER L'EFFET DE SERRE ?

- En économisant l'énergie et en privilégiant les technologies qui n'émettent pas de gaz à effet de serre.
- En France, chacun peut contribuer à réduire le problème en utilisant l'électricité pour remplacer les autres énergies…(le programme de lutte français encourage cette source d'énergie couplée à l'utilisation du bois).
- L'utilisation des énergies renouvelables va être aussi encouragée (éolienne, réseaux de chaleur, biomasse, géothermie, solaire, gaz).
- En utilisant le "bois-énergie" à la place des combustibles fossiles (charbon, pétrole…).
- En accroissant et en gérant mieux le stock de carbone dans les forêts et dans les constructions.